François Fillon démasqué sur Twitter
François Fillon démasqué sur Twitter
PARIS (Reuters) - Démasqué début décembre par un utilisateur de Twitter, le Premier ministre, François Fillon, a reconnu dimanche s'être inscrit sur le réseau social sous un pseudonyme, "fdebeauce".
"Bravo à @smarchau qui m'a trouvé le premier et merci à tous mes followers", a-t-il écrit en fin de matinée.
L'information avait été révélée samedi par le magazine Les Inrockuptibles.
Le 2 décembre, le député UMP Jérôme Chartier, un proche de François Fillon, avait annoncé sur son propre compte Twitter que le chef du gouvernement l'avait informé qu'il "twittait" incognito. "Une bouteille de champagne à celui qui le découvrira", ajoutait l'élu du Val-d'Oise.
C'est "Smarchau" (Stéphane Marchau, se présentant comme enseignant et informaticien) qui est le premier à avoir trouvé sous quel pseudonyme se cachait François Fillon après un jeu de piste qui animait la Toile depuis quelques jours.
Il s'agit de "fdebeauce", du nom du manoir de Beaucé, demeure du XIIe siècle que le Premier ministre possède depuis 1993 à Solesmes (Sarthe).
Le compte est maintenant rebaptisé "Lazlo25".
"Et maintenant à quoi aller vous occuper vos journées? Trouverunnouveaujeu", écrit le Premier ministre, avant de corriger sa faute d'orthographe : "Pardon comment allez-vous occuper vos journées?"
Le Premier ministre avait posté un seul "tweet" jusqu'ici, un message annonçant le 23 octobre "@alainlambert et moi avec le Pm japonais à Tokyo", durant sa visite officielle au Japon.
Le compte Twitter de François Fillon révèle qu'il suit essentiellement des journalistes politiques et des personnalités politiques, comme François Bayrou ou Eva Joly, mais aussi sa rivale UMP, Rachida Dati, pour les élections législatives à Paris, et des membres de son gouvernement qui sont inscrits sous leur propre nom (Valérie Pécresse, François Baroin...).
Eric Besson, dont François Fillon n'est pas un "follower" (il ne le suit pas sur Twitter), ne voit "aucune" malice dans cette initiative, alors que des médias suggèrent que le chef du gouvernement entendait ainsi surveiller ses ministres.
"Entre nous, s'il y était allé sous son nom, on peut supposer qu'effectivement, il aurait été assailli de demandes et de commentaires", a dit le ministre de l'Industrie sur Radio J.
"Qu'il puisse aller sur les réseaux sociaux sous un 'pseudo' pour prendre un peu la température, regarder ce qui se dit, etc., ça me paraît de bonne intelligence", a-t-il commenté, estimant que les réseaux sociaux étaient "un miroir de l'action politique".
par Sophie Louet
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